Virginie Renard : « Comment Tootopoids s’est imposé à moi »

Virginie Renard, Tootopoids

Virginie Renard, fondatrice de Tootopoids

Je suis devenue maman en 2008. Le monde traversait alors une crise financière et moi je traversais une période de transition professionnelle et personnelle.

J’avais quitté un poste d’assistante commerciale. Ce travail ne correspondait plus à mes nouvelles valeurs. J’ai donc commencé un travail de développement personnel pour progresser dans l’estime de moi.

C’est dans ce contexte de changement que j’ai accueilli la naissance de mon fils. Je me suis posée mille questions. Allait-il grandir dans un monde déconnecté du réel, bousculé par les grands de l’économie et de la spéculation qui s’accaparent les richesses ?

Je ne voulais pas continuer comme cela.

Malgré mes doutes et mes désillusions,
Je voulais du bonheur pour mon enfant,
Lui transmettre les valeurs simples de la vie,
Ancrées dans la terre, la nature, les racines.

Je voulais lui bâtir un monde basé sur le respect,
Respect de l’autre et de soi-même,
Respect de la nature et des cultures,
Respect de la Terre et de l’humanité.

Entreprendre pour réduire le gaspillage

Fin 2014, j’ai pris conscience que le gaspillage était l’un des symptômes les plus criants d’un monde qui va mal.

  • Gaspillage alimentaire : Plus de 40.000 kg de nourriture jetés chaque seconde dans le monde, quand dans le même temps 815 millions de personnes souffrent de la faim (en 2017).
  • Gaspillage des ressources : 635.000 kg de déchets déversés dans les océans chaque seconde. (Source : www.planetoscope.com)

Il me fallait créer une activité professionnelle qui porte « les valeurs indispensables à la construction d’un monde viable et vivable pour tous » selon l’expression de Pierre Rabhi. Je voulais œuvrer pour un monde meilleur en apportant ma modeste contribution.

Ma décision était prise.  Même si j’avais peur d’entreprendre seule et de ne pas savoir faire, c’était plus fort que moi, je ne pouvais pas rester dans l’attentisme.

Construire un projet sur des concepts solides

Dès janvier 2015, j’ai fait appel à une coach professionnelle, en l’occurrence ma sœur, Nathalie Renard  qui accompagne les jeunes créateurs, en particulier les personnes en reconversion qui souhaitent passer du salariat à l’entrepreneuriat. Avec son offre de coaching en ligne elle peut vous accompagner à distance. Elle est co-auteure de « Moi, leader… » aux éditions Eyrolles.

Le coaching m’a permis de prendre du recul sur ma situation, de changer mon regard avant de changer complètement ma posture.

Le concept de l’épicerie qui propose des produits bio, locaux et en vrac est apparu comme une évidence.

Au cours des mois qui ont suivi, je suis allée voir des producteurs locaux, puis j’ai rencontré Pierre Rabhi (auteur de « La sobriété heureuse ») et Béa Johnson (grande figure du mouvement Zéro Déchet) qui m’ont permis d’affiner mon projet et de valider ma démarche.

Rouler vers l’avenir…

C’est plus tard, en voyant sur internet un magasin bio faire de la publicité avec un camion, que l’idée de l’épicerie mobile m’est venue. J’ai alors visualisé mon camion et je me suis dit : « J’irai où je veux, quand je veux, voir qui je veux ! »

En 2016, j’ai quitté mon employeur et je me suis consacrée à 100% à la mise en oeuvre de mon projet d’épicerie mobile, vrac et bio. Je me suis formée à la vente en vrac, auprès du réseau Vrac.

Tootopoids est né officiellement le 1er juillet 2017, jour anniversaire de la naissance de mon grand-père.

C’est ainsi qu’avec mon camion TOM, mes valeurs et ma bonne humeur, je suis devenue conductrice de ma vie.

Virginie Renard, Tootopoids

TOM et Virginie

Tootopoids, Virginie Renard

Démocratiser un mode de consommation responsable

Tel est mon objectif aujourd’hui.

  • Je rends le vrac accessible aux nouveaux consom’ acteurs.
  • J’explique l’intérêt des produits bio et de leurs valeurs nutritionnelles selon le précepte : « Ma nourriture est mon premier médicament. »
  • En utilisant des contenants recyclables, j’enseigne les gestes simples pour que chacun contribue à préserver la planète.
  • Je m’approvisionne chez les producteurs locaux pour soutenir le développement de l’agriculture biologique et favoriser les circuits courts.

Pour consommer librement et sans culpabiliser

J’écoute, je conseille et j’accompagne mes clients dans leur volonté de devenir des consom’acteurs.

Je leur fais prendre conscience de l’acte du petit colibri : chacun contribue à sa manière et en retire une grande fierté.

Surtout, je fais ce que je dis, et ça c’est très important pour moi !